Dix personnalités qui s'engagent pour le droit des femmes

Malala et son combat pour l'éducation des jeunes filles, Beyoncé et son féminisme pop, Deniz Gamze Ergüven la réalisatrice du film engagé Mustang, Emma Watson ambassadrice de bonne volonté à l'ONU pour l'égalité des sexes, et Juliette Binoche qui vient tout juste de lancer une société de production féministe... À l'occasion de la Journée internationale pour les droits des femmes du 8 mars, découvrez dix personnalités qui s'engagent.

© Abaca, Marechal Aurore 1/10

Juliette Binoche à l'après cérémonie des César le 26 février 2016.

La star française vient de lancer une société de production féministe en association avec Jessica Chastain. Baptisée We do it Together, celle-ci va servir à lutter contre les inégalités et le sexisme dans le cinéma. À but non lucratif, We do it Together produira dans un premier temps "six films de quinze minutes avec des réalisatrices et des actrices", a expliqué Juliette Binoche au micro de France Info dimanche 28 février. "L'argent qui sera gagné avec ces films sera réinvesti dans d'autres films. C'est une façon de créer une vague pour que les consciences changent" a-t-elle expliqué. Important, quand on sait que le cinéma est un milieu particulièrement sexiste, 30% des personnages seulement sont incarnés par des hommes et seulement 7% des réalisateurs à Hollywood sont des femmes.

Hélène Demarly
© Abaca, Van Tine Dennis 2/10

Emma Watson aux côtés de Ban Ki-moon pour le lancement de la campagne HeforShe aux Nations Unies le 20 septembre 2014.

Emma Watson est depuis 2014 ambassadrice de bonne volonté à l'ONU pour l'égalité des sexes et la promotion du rôle des femmes dans le monde. "Le féminisme, le droit des femmes et l'égalité des sexes ce n'est pas la haine des hommes", avait-elle expliqué à ELLE UK, peu après son discours poignant prononcé à la tribune des Nations Unies et qui lui avait permis d'être sacrée féministe de l'année en 2014. Un engagement que l'actrice anglaise continue de tenir puisqu'elle vient d'annoncer dans une interview au magazine américain Paper prendre une année sabbatique pour s'y consacrer : "Je veux écouter autant de femmes différentes que possible (...) C'est quelque chose que je fais déjà par moi-même, grâce à l'ONU et grâce à mon travail (...) Mais il y a beaucoup à faire".

Hélène Demarly
© Abaca, Hahn Lionel 3/10

Deniz Gamze Ergüven sur le tapis rouge des Oscars le 28 février 2016.

Deniz Gamze Ergüven a réalisé Mustang, un film qui raconte l'histoire de l'émancipation de cinq soeurs dans un village en Turquie et pour lequel elle a reçu quatre César et une nomination aux Oscars dans la catégorie Meilleur film étranger en février dernier. La réalisatrice turque qui se décrivait lors du dernier Festival de Cannes comme "féministe mais pas militante", réussi grâce à son film qui connaît un beau succès à faire parler de la condition des femmes dans son pays d'origine. En mai dernier elle s'était confiée au site Internet Slate : "J'espère que Mustang peut faire bouger les choses. Avec le cinéma ce qu'on peut générer le plus, c'est de l'empathie, du dialogue; on peut dire des choses que le langage ne pourrait pas dire, on peut s'échanger les yeux, le regard sur le monde, et quelle force de pouvoir faire ça! De pouvoir montrer à des hommes qui ne pourraient peut-être même pas deviner ce que c'est d'être une femme en Turquie".

Hélène Demarly
© Abaca, MediaPunch 4/10

Beyoncé au Super Bowl le 7 février 2016.

Beyoncé est l'une des nouvelles icônes du féminisme américain. Celle qui sur scène affiche le mot "feminist" sur écran géant et se produit avec un groupe entièrement féminin, revendique l'égalité des sexes dans ses chansons. Depuis Bills, Bills, Bills (avec les Destiny's Child), en passant par If I were a boy, Who run the world (girls) et surtout Flawless, la chanteuse texane continue de revendiquer dans ses textes et dans ses vidéos l'égalité à 100% et le droit à être sexy en mettant en scène son corps comme elle l'entend. Un discours critiqué par certains mais qui a le mérite d'avoir un impact fort auprès du grand public qui ne connaît pas le féminisme.

Hélène Demarly
© Abaca, Hahn Lionel 5/10

Lena Dunham à l'annuel "Women in Entertainment Breakfast" du Hollywood Reporter, le 9 décembre 2015 à Los Angeles.

La réalisatrice et actrice new-yorkaise est considérée comme le nouveau visage du féminisme outre-Atlantique. Propulsée au rang d'icône avec sa série féministe Girls, Lena Dunham sortait à l'automne 2014 son autobiographie Not that kind of girl (Antiguide à l'usage des filles d'aujourd'hui). Un an plus tard elle lançait son site 100% féminin Lenny Letter. En février, elle levait le tabou de l'endométriose sur Instagram, en expliquant cette maladie dont elle souffre depuis son adolescence. Depuis plusieurs mois, elle s'investit également dans la campagne présidentielle américaine en soutenant publiquement Hillary Clinton.

Hélène Demarly
© Abaca, Gouhier-Guibbaud-Wyters 6/10

Loubna Abidar sur le tapis rouge des Césars le 26 février 2016.

Loubna Abidar est la comédienne à l'affiche du film Much Loved, qui évoque la situation des prostituées au Maroc et qui a été interdit de diffusion dans le pays pour cause d'"outrage grave aux valeurs morales et à la femme marocaine" et d'une "atteinte flagrante à l'image du royaume". Un rôle pour lequel la jeune femme a subit injures et menaces de mort, jusqu'à être violemment agressée à Casablanca en novembre 2015. Obligée de fuir son pays pour se réfugier en France, elle confiait à l'AFP "avoir peur, mais pas (...) honte". "Je ne vais jamais arrêter de faire des films et de dire ce que j'ai envie de dire". Sur Europe 1 avant la cérémonie des César où elle était nominée dans la catégorie Meilleure actrice, elle s'est définit comme "une femme guerrière" et dit rester "fière" : "Je reste la première actrice à avoir eu ce courage et je ne serai pas la dernière".

Hélène Demarly
© Abaca, Giddens Joe/PA Photos 7/10

Malala à Birmingham le 15 décembre 2015.

Du haut de ses dix-sept ans, Malala a reçu le prix Nobel de la paix en 2014 pour son engagement auprès de l'éducation des femmes au Pakistan en tenant tête aux Talibans. Victime d'une tentative d'assassinat en 2012, grièvement blessée, elle est obligée de se réfugier au Royaume-Uni mais continue son combat. Depuis, elle est devenue un symbole fort de la révolte des jeunes filles et des femmes oppressées par les intégristes musulmans. Interviewée par Emma Watson à l'occasion de la sortie du documentaire Il m'a appelée Malala, la Pakistanaise avait déclaré : "Je suis féministe et tout le monde devrait l'être, car féministe est un synonyme d'égalité".

Hélène Demarly
© Abaca, Lemouton Stephane 8/10

Danielle Bousquet à Matignon en 2013.

Danielle Bousquet est la présidente du Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes (HCE). Ancienne députée des Côtes-d'Armor, elle est devenue présidente en 2012 de cet observatoire qui est "un lieu de réflexion, d'évaluation et de proposition sur la politique des droits des femmes et des inégalités entre les femmes et les hommes dans les domaines politiques, économiques, culturels et sociaux". Cette militante féministe fait aussi partie de La Fondation des Femmes, lancée il y a quelques jours, destinée à aider les associations qui oeuvrent pour le droit des femmes à récolter de l'argent.

Hélène Demarly
© Getty Images, Isaiah Trickey 9/10

Chimamanda Ngozi Adichie au Festival du film de Toronto en 2013.

Chimamanda Ngozi Adichie est la féministe dont tout le monde parle. La Nigériane avait prononcé en 2012 un discours militant et féministe intitulé "Nous sommes tous féministes" lors d'une conférence TED en 2012. Un texte repris ensuite par Beyoncé pour son titre Flawless en 2014 dont la phrase "Pourquoi nous apprenons aux filles à rêver de mariage mais nous ne faisons pas la même choses avec les garçons ?". "Féministe africaine heureuse" qui "ne déteste pas les hommes, qui aime mettre du brillant à lèvres et des talons hauts pour elle-même et non pas pour les hommes", Adichie a fait de ce désormais célèbre discours un livre, devenu best-seller mondial et distribué gratuitement dans les lycées suédois.

Hélène Demarly
© Abaca, Lohr-Jones Albin/Pacific Press 10/10

Hillary Clinton lors d'un meeting à New York le 2 mars 2016.

Hillary Clinton est la grande favorite des primaires démocrates, ce qui ferait d'elle, si elle arrivait à la Maison-Blanche, la première femme présidente des États-Unis. Un message fort pour le droit des femmes dans le monde car l'ancienne secrétaire d'État se dit aussi "absolument féministe". Dans une interview accordée à Lena Dunham en septembre dernier, elle expliquait : "Je suis toujours étonnée lorsqu'une femme de n'importe quel âge - mais particulièrement une jeune femme - dit "je crois en l'égalité des droits, mais je ne suis pas féministe". Un féministe est par définition quelqu'un qui croit en l'égalité des droits".

Hélène Demarly