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Syndrome de Paris : quand l'imaginaire laisse place à la troublante réalité

© Nina L/peopleimages.com, Adobe Stock - Le syndrome de Paris est lié à l'idéalisation de la ville.

Avoir une imagination débordante n'est pas toujours une bonne chose et encore moins lorsque l'on se rend dans une destination idéalisée. Lorsque la troublante réalité saute aux yeux, cela peut même être choquant et créer ce que l'on appelle le syndrome de Paris. Zoom sur cette étonnante pathologie qui touche essentiellement les étrangers au pays.

Encore mal connu de la population mais de plus en plus relayé au sein des médias, le syndrome de Paris fait chaque année des dégâts au sein des voyageurs qui souhaitent passer un séjour de rêve dans la capitale. Entre idéalisation et choc des cultures, c'est même, plus précisément, les Japonais qui seraient les plus touchés par cette pathologie, qui fait partie de ce que l'on appelle le syndrome du voyageur. Le syndrome de Stendhal, de Jérusalem, de l'Inde ou encore de Florence, qui font eux aussi partie de cette catégorie, sont d'ailleurs sensiblement les mêmes maladies que le syndrome de Paris, à quelques détails près. Ce n'est précisément que depuis 1988 que l'on parle de syndrome de Paris, depuis que les mots ont été posés par le psychiatre Hiroaki Ôta, qui s'est efforcé de comprendre les troubles médico-sociaux qui survenaient à l'époque chez certains touristes.

Un problème lié à une trop grande idéalisation

Avec le temps, il a été compris que ces troubles bien spécifiques étaient étroitement liés à l'imagination, et à l'idéalisation que l'on peut se faire de la ville de Paris. Dans l'imaginaire collectif, l'image de Paris est à mille lieues de ce qu'elle est réellement : la vie y est comme dans la série "Emily in Paris", le film "Amélie Poulain" (qui ne connaître jamais de suite ) ou encore "Ratatouille". Les balades y sont romantiques et agréables, sans aucune insécurité, les transports en commun ne sont pas surchargés et fonctionnent tout à fait correctement, les rues sont propres et sans signe aucun de pauvreté, les artistes y sont nombreux dans les rues... Paris est finalement imaginée comme la capitale de la culture européenne, un temple de l'élégance et de la classe à la française.

Plusieurs éléments déclencheurs

Lorsque les touristes se rendent sur Paris avec ces idées en tête, c'est le choc tant l'idéalisation est forte. Le plus souvent, le syndrome survient après une succession d'éléments déclencheurs. Des transports qui ne fonctionnent pas, des difficultés à retirer de l'argent, la saleté dans les rues, un vol à l'arraché... L'isolement et l'incompréhension que peuvent ressentir les touristes étrangers face à la barrière de la langue, le fossé des cultures et le comportement des Parisiens peut également renforcer l'angoisse et les différents symptômes ressentis. Cela se traduit le plus souvent par une très forte anxiété (avec l'impression de faire un AVC), par des propos plus ou moins incohérents sur la ville, des étourdissements, des sueurs froides... Dans les cas les plus graves, la personne peut aller jusqu'à une dissociation d'identité, des hallucinations, des comportements antisociaux voire même un désir de mort.

publié le 15 août, Constance Agnes, Webedia

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