Qu'est-ce que la clinophilie, cette obsession de rester au lit ?

©Maridav, Adobe Stock - La clinophilie n'est pas à prendre à la légère.
Les personnes atteintes de clinophilie n'ont plus l'envie et la force de sortir de leur lit ou de chez elles. Elles se renferment sur elles-mêmes et refusent de faire face au monde extérieur. Une situation à ne pas prendre à la légère, puisque ce symptôme peut cacher de nombreux troubles psychologiques.
Clinophilie : comment la définir ?
La clinophilie, également appelée clinomanie, signifie étymologiquement "le fait d'aimer rester allongé". Elle désigne une forme d'hypersomnie, où les patients n'ont plus l'envie et l'énergie de se lever. Rester dans son lit devient alors une addiction et la personne concernée peut y rester pendant des jours. Un symptôme qui révèle le besoin de se sentir en sécurité, mais qui peut aussi cacher des pathologies psychiatriques importantes comme la schizophrénie ou la dépression.
Comment la clinophilie se déclenche-t-elle ?
La clinophilie n'est pas définie comme une maladie en elle-même, elle peut résulter de différentes troubles psychiatriques, comme par exemple, être la conséquence d'une dépression, se caractérisant par une motivation au plus bas qui empêche de faire quoi que se soit. Elle peut aussi révéler un état de psychose, ou dissimuler une schizophrénie ou des psychoses paranoïaques. Dans ces deux cas, le patient peut se sentir persécuté avec la peur de sortir de chez lui. Il voit le monde extérieur comme un véritable danger. En cas d'apragmatisme, même s'il a envie de sortir, il peut s'en retrouver incapable. Les personnes anxieuses ou encore agoraphobes peuvent aussi être atteintes de clinophilie.
La clinophilie est dangereuse sur le long terme
Si une personne de votre entourage ne veut plus se lever et reste pendant des jours dans son lit, il ne faut pas le prendre à la légère et penser qu'il ou elle est juste faignant. De plus, ne pas être pris au sérieux peut accentuer les symptômes de dépression en développant le sentiment de se sentir inutile, par exemple, et ainsi favoriser cette envie de rester dans son lit ou chez soi. Attention, sur le long terme les conséquences sur la santé peuvent s'avérer très graves. Parmi elles :
• Sensation de grande fatigue peut s'installer ;
• Masse musculaire qui s'amoindrie ;
• Apparition d'ulcères et d'escarres (à force de rester en position couchée) ;
• Problèmes de constipation :
• Perte des capacités motrices et mobiles (marcher peut devenir très difficile).
Si les personnes fragiles psychologiquement sont les plus susceptibles d'être touchées par la clinophilie, il n'existe pas de profil type. Un simple burn-out peut amener à vite sombrer en refusant tout effort pour sortir de chez soi.
Comment s'en sortir ?
Face à la clinophilie, pas de miracle. Le mieux reste de consulter un médecin, qui vous redirigera vers un thérapeute spécialisé, qui pourra alors vous prescrire des médicaments tels que des antidépresseurs ou des anxiolytiques. Attention, ne prenez jamais rien de votre propre avis, surtout ! Il est également conseillé de suivre une psychothérapie en fonction de ses besoins et des troubles qui ont déclenché la clinophilie. Sont possibles : les thérapies cognitives comportementales (TCC), qui ont pour but de faire réagir le patient pour qu'il puisse retrouver des pensées positives ; et les les thérapies interpersonnelles (TIP), dont l'action première est de mener le patient à faire un travail sur lui-même, pour une prise de conscience sur la difficulté de vivre sans aucune interaction sociale.
publié le 17 janvier, Mathilde Dandeu, Webedia