Consommer l'actualité au quotidien : bonne ou mauvaise idée pour le moral ?

Regarder les actualités au quotidien, c'est être confronté à de nombreuses mauvaises nouvelles. Heureusement, quelques informations joyeuses font aussi leur apparition, comme le dernier film de son acteur ou actrice fétiche, un chat qui a sauvé sa voisine, ou le dernier album de son artiste adoré ! Cependant, regarder massivement les informations est-ce vraiment bon pour le moral ?

Entre la multiplication des chaînes d'informations et la montée en puissance des réseaux sociaux, l'actualité est partout, même quand on ne veut pas y être confronté. D'après une étude américaine révélée dans le revue Health Communication en août 2022, les personnes qui consomment beaucoup de mauvaises nouvelles via leur smartphone en scrollant, peuvent être confrontées à de l'anxiété, du stress ou même de la dépression. Une analyse qui s'est d'autant plus confirmée avec la pandémie de COVID-19. L'étude menée auprès de 1 100 adultes américains a mis en lumière que 16,5% des personnes interrogées avaient ce besoin constant de consommer des mauvaises nouvelles. Avec le temps, elles se sont retrouvées enfermées dans un cercle vicieux à toujours lire ou regarder de plus en plus d'actualités négatives.

Toutefois, tout le monde n'appréhende pas les informations négatives de la même façon. Si elles peuvent impacter la vie de certaines personnes en les faisant sombrer dans un état dépressif, pour d'autres elles n'ont pas vraiment de répercussion. Comme le souligne l'étude, 28,7% des personnes interrogées n'ont pas de souci à consommer des informations tristes au quotidien.

Faut-il consommer les informations d'une autre façon pour être heureux ?

Si consommer des informations tristes peut rendre triste, Kathryn Buchanan, docteur en psychologie à l'université d'Essex en Angleterre, a étudié si consommer des informations heureuses pouvait rendre heureux. Elle a donc lancé sa propre étude en 2022, révélée dans la revue Plos One en mai 2023, pour laquelle elle a réuni 1800 volontaires qu'elle a divisés en deux groupes.

Le premier groupe n'a pas eu vraiment de chance, puisqu'il a dû visionner quotidiennement des informations peu joyeuses comme l'attentat de Manchester, la maltraitance animale, des agressions entre adolescents...

Le deuxième groupe, lui, a dû faire la même chose, tout en ayant un peu de répit avec des informations un peu plus joyeuses.

Une fois cette première partie de l'étude terminée, chaque participant a été soumis à un questionnaire afin chacun puisse exprimer son état avant et après les séances de visionnage. Résultat : le groupe qui s'est informé seulement d'informations négatives est ressorti dans un état plus critique que celui qui a eu le droit à des séquences plus joyeuses. Pour ce dernier, le moral n'a pas été impacté, mais en plus, ils ont pu ressentir une vision plus positive de l'humanité.

Toutefois, qu'elles soient positives ou négatives, il est tout de même important de se protéger de ce surplus d'informations et de savoir faire des pauses en se fixant des limites.