L'anuptaphobie, ou la peur de rester célibataire

© ViDi Studio, Adobe Stock - Être anuptaphobe peut véritablement impacter votre vie amoureuse !
À chaque fois, c'est la même chose : vous ne vous correspondez pas, vous n'avez pas les mêmes attentes... Dans certaines situations, on vous promet de belles paroles jusqu'à ne plus vous donner de nouvelles. Résultat : vous êtes toujours célibataire. Au fond de vous, vous ressentez cette angoisse grandissante : celle de le rester pour toujours, alors vous tentez sans cesse de nouvelles relations dans l'espoir de trouver la bonne personne. Sauf que cela peut vite amener à vous perdre ! Rester célibataire vous angoisse : et si vous étiez anuptaphobe ?
Les mystères de l'anuptaphobie
Selon lalanguefrançaise.com, l'anuptaphobie est un terme qui vient du latin "nuptiae", les noces, et du suffixe grec "phobos", la peur. Une phobie qui est peu commune, bien que grandissante dans une société où le célibat peut parfois être mal vu, poussant même certaines personnes seules à angoisser.
Parfois, les anuptaphobes ont tellement peur de rester seuls qu'ils sont prêts à se contenter de très peu. Autrement dit, ces personnes sont prêtes à faire des sacrifices, notamment à baisser leur niveau d'exigence concernant leurs critères recherchés chez une personne : statut social, activité personnelle, centres d'intérêt... En effet, ils sont persuadés qu'il est impossible d'être heureux en étant célibataire et qu'il vaut mieux être mal accompagné que seul.
Dans une étude publiée en 2023 dans la revue Journal of Personality and Social Psychology, les scientifiques ont pu constater que lors d'un speed dating, les personnes anuptaphobes participant ont manifesté "leur intérêt pour un plus grand nombre de partenaires potentiels, motivés par le désir d'éviter d'être seul.es". Leur but : trouver le plus rapidement LA personne pour former un couple.
Anuptaphobie : diverses causes possibles
On dit souvent des anuptaphobes qu'ils souffriraient, dans la majeure partie des cas, d'un traumatisme lié à l'enfance, comme par exemple l'absence d'un des deux parents ou un divorce. Des événements traumatisants qu'ils ont alors pu dépasser en développant un sentiment de rejet et d'incompréhension. En grandissant, ce vide prend une ampleur plus importante, et la personne développe alors la peur de la solitude, de ne pas être aimée et de finir sa vie seule.
L'anuptaphobie peut aussi être la cause d'une séparation douloureuse. Une fin de relation qui peut remettre tout en cause sur sa propre personne : vais-je retrouver quelqu'un ? Est-ce que cette personne-là va à nouveau m'abandonner ? Est-ce que je vais trouver la personne qui va m'aimer pour toujours... Cela engendre un manque de confiance en soi, qui peut être un des facteurs de l'anuptaphobie.
Ce trouble peut aussi venir de la pression sociale, exercée notamment chez les femmes avec la fameuse "horloge biologique". Si les mentalités avancent, il est encore mal vu qu'une femme puisse aimer être célibataire et ne pas vouloir d'enfant. De plus, dès le plus jeune âge, on montre des princesses portant le message qu'il faut absolument trouver un "Prince Charmant" pour être heureuse.
Quels sont les symptômes de l'anuptaphobie ?
Pour savoir si vous êtes anuptaphobe ou si une personne de votre entourage en souffre, voici les signaux d'alerte :
• Se complaire dans une relation qui ne correspond plus à ses attentes pour éviter la séparation ;
• Tout planifier en amour : l'âge pour se marier, avoir des enfants...
• Toujours avoir ce besoin d'être en couple même après une séparation ;
• En couple, vous analysez le moindre mot, fait et geste de votre partenaire par peur qu'il vous quitte.
Ces facteurs peuvent petit à petit créer des angoisses entraînant une hausse du rythme cardiaque, des maux d'estomac, des nausées. Dans le temps, vous pouvez devenir pessimiste face au célibat, pensant que de toutes façons vous ne trouverez jamais personne jusqu'à vous conduire à la dépression. En couple, vous pouvez être d'une grande jalousie maladive et résister si elle ou il veut vous quitter.
Vous souhaitez avancer ? Le meilleur remède pour se sortir de ce cercle infernal reste de suivre une thérapie avec un spécialiste.
publié le 31 mai, Mathilde Dandeu, Webedia