Émilie Nougué
Roi des Belges de 1993 à 2013, Albert II a reconnu en janvier 2020, après plusieurs années d'une procédure juridique intentée par Delphine Boël, qu'il était bien le père biologique de cette dernière. Une décision qui a "changé (la) vie" de celle qui est devenue plasticienne.
Delphine Boël a été interrogée par l'AFP, le 18 août 2020, sur ce que cette reconnaissance avait changé pour elle. "C'est vrai que cela a vraiment changé ma vie", a -t-elle reconnu avant de poursuivre : "D'abord je me suis sentie prise au sérieux, j'ai enfin été entendue. Et puis j'ai trouvé extraordinaire que la justice puisse ainsi donner espoir à tous ceux qui recherchent leur identité."
"J'étais le linge sale d'Albert II"
Depuis la révélation en 1999, par un journaliste, de l'existence d'une fille cachée d'Albert II, le monarque a toujours nié les faits. Mais en janvier dernier, après avoir été contraint par la justice de réaliser un test ADN, le mari de l'ex-reine Paola a dû admettre qu'il était bien le père biologique de Delphine Boël. Le combat a donc été long pour l'intéressée, et la médiatisation de l'affaire a parfois été difficile à vivre. "J'ai constamment été traitée comme une sorte d'ennemie de la monarchie, accusée de vouloir démolir cette institution. J'en ai vraiment souffert parce que ce n'est pas vrai, j'ai toujours été royaliste", a-t-elle confié, ajoutant : "Ma renommée était honteuse, j'étais le linge sale d'Albert II."
Aujourd'hui, Delphine Boël est "fière" d'avoir mené ce combat, aussi bien pour elle que pour ses deux enfants : "À l'école, on leur a parfois demandé : 'Tu es sûr que ta mère n'a pas inventé tout ça (...) qu'elle est bien dans sa tête ?'. Je suis vraiment contente que personne ne puisse plus jamais leur dire cela."