Cuir vegan : pourquoi de plus en plus de marques lui ouvrent la voie
La prise de conscience collective quant à la protection des animaux et les modes de vie végétaliens ou vegans ont vivement encouragé la montée en puissance de ce type de cuir. Les marques comme les consommateurs l'adoptent, et pourtant... On décrypte pour vous le phénomène.
De quoi est-il composé ?
Le "cuir vegan" peut se targuer de ne faire appel à aucune matière animale pour sa conception. En effet, les marques créent aujourd'hui des pièces à partir de champignons, de pommes, d'ananas, de fibres d'eucalyptus ou encore de plastique. Et bien que ce type de composition surprenne, le cuir végan séduit.
Pourquoi séduit-il autant ?
Face à l'urgence climatique et une quête de renforcement de la protection animale, le cuir vegan se présente comme une belle alternative au cuir classique assez décrié. La production de cette matière est effectivement de plus en plus mal vue. Elle implique des problématiques sanitaires (le tannage mettant en danger la main d'oeuvre), éthiques (potentielles maltraitances animales) et environnementales (liées à l'élevage et la pollution née du tannage).
Face à cela, le cuir vegan s'impose comme une des solutions plus responsables.De plus, sa mention offre un excellent argument marketing. Flairant son potentiel, les marques se lancent toutes dans la création de pièces en cuir vegan. La stratégie ? Laisser l'opportunité à des personnes aux modes de vie excluant l'exploitation animale de se laisser tenter par des produits inspirés du cuir. De nombreuses enseignes pourtant riches en produits 100% cuir proposent désormais des articles dont le cuir est fait de plastique ou de pommes ! Grâce à ces gammes, une clientèle plus large se laisse convaincre.
Outre la dimension inclusive, cette matière se singularise tout particulièrement. En effet, le cuir vegan n'est pas un dupe parfait du cuir véritable, mais justement. Certaines pépites de maroquinerie ou de prêt-à-porter gagnent en cachet grâce à cette matière particulière, parfois lustrée ou plus assouplie. Toutefois, tout le monde n'est pas convaincu. Le cuir vegan fait en effet débat.
Quelles sont les réserves ?
Les premières réserves qui entourent le concept de cuir vegan s'axent sur sa qualité. L'achat de pièces en cuir est effectivement affilié à une garantie de longévité qui n'est plus assurée quand il est question de cuir vegan. La deuxième ombre au tableau est directement liée à son appellation. Le cuir est un terme déposé qui est non seulement rattaché à la peau animale mais aussi à un savoir-faire. De surcroît, le mouvement vegan comprend dans ses batailles une lutte contre la surconsommation, poussant à des dérives comme les tests de produits sur des animaux. En prenant en compte ces constats, le concept de cuir vegan se révèle donc on ne peut plus biaisé. Et ça, beaucoup le déplorent.
Pour finir, la troisième réserve répandue est centrée sur l'impact de la production de ce cuir dit vegan sur l'environnement. Pour rappel, certaines marques font appel au plastique, et le processus de teinture vient lui aussi poser problème. Bien entendu, l'objectif ici n'est pas de diaboliser le cuir vegan mais plutôt d'apporter de la nuance. Aujourd'hui omniprésente sur le marché de la mode, cette matière est présentée comme LA bonne alternative green. Selon la composition et le cadre de fabrication, la vigilance est pourtant de mise malgré des efforts certains.
publié le 20 octobre, Rédaction Webedia