La robe portefeuille, création iconique de Diane Von Furstenberg
Elle enveloppe les femmes d'un style élégant et intemporel. Depuis plus de quarante ans, la "wrap dress" reste un basique et traverse le temps sans prendre une ride. Ou plutôt, sans prendre un pli...
"La robe portefeuille a rempli le mien", s'amuse régulièrement Diane Von Furstenberg sur les plateaux télé. Créée en 1974, elle s'est vendue à plus d'un million d'exemplaires en moins de deux ans, et à plus de trente millions en trois décennies. Un succès phénoménal qui ne s'est pas, ou peu, essoufflé en quarante ans, grâce notamment à sa créatrice qui ne se lasse pas de la réinterpréter chaque saison. Avec ou sans manches, à imprimé ou à paillettes, au-dessus ou en dessous du genou... Au gré de la tendance, la "wrap dress" ne cesse de séduire les femmes du monde entier par sa coupe à la fois fluide mais près du corps, qui inspire à celle qui la porte grâce, confiance, autorité et, surtout, féminité.
La naissance d'un must-have
Avant de nouer ses robes sur le corps des femmes, et de nouer ensuite avec le succès qui ne la quittera plus, Diane Von Furstenberg, née Diane Halfin, suit des études de stylisme dans la Belgique qui l'a vue naître. Elle rencontre son époux, Egon von Furstenberg, familier de la jet set, et décide de le suivre à New York avant qu'ils ne se séparent au bout de quelques années. À cette époque, la libération de la femme est en marche. Alors que la mini-jupe envahit les rues, Diane Von Furstenberg s'affranchit donc de son mari (mais décide tout de même de garder son nom) et s'inspire du vestiaire de la danseuse, composé d'un cache-coeur et d'une jupette, pour imaginer sa fameuse robe portefeuille. Soutenue par la rédactrice en chef du Vogue américain de l'époque, Diane Von Furstenberg et sa "wrap dress" en jersey font leur entrée au Panthéon de la mode en 1974.
Une robe qui parle à toutes les femmes
Aujourd'hui étendard de l'émancipation féminine, la robe portefeuille est aussi devenue un basique incontournable de la garde-robe. Sexy mais pas trop, grâce à sa matière en jersey qui moule les formes tout en restant fluide, elle a l'avantage de mettre en valeur toutes les morphologies et de s'adapter à tous les styles vestimentaires. "C'est une petite robe qui a l'air toute bête, mais elle donne confiance à la femme, de l'aplomb, et en même temps, elle rend très séduisante. Quelqu'un m'avait dit, elle plaît aux hommes, et aussi à la mère de ces hommes !", déclarait la femme d'affaires en 2016 sur le plateau de BFMTV à l'occasion de la sortie de son autobiographie. Laquelle raconte son chemin, qui n'était pas aussi tracé qu'on pourrait l'imaginer...
La consécration
Dans les années 1980, la créatrice, en faillite, vend sa marque avant de la relancer quelques années plus tard, toujours grâce à son modèle porte-bonheur. La magie opère, à tel point que la styliste est élue en 2014 "femme la plus puissante de l'univers de la mode". Aujourd'hui à la tête d'un véritable empire qui s'est construit à partir de larges bouts de tissus et de quelques coutures, Diane Von Furstenberg, 70 ans, est devenue "la femme qu'(elle a) voulu être", titre de son roman... et de toute une vie.
publié le 19 juillet, Hélène Garçon