Qu'est-ce que le nouveau nucléaire ?
L'urgence climatique encourage la refonte de bon nombre d'institutions. Parmi elles, il est bien sûr question de l'industrie nucléaire. Et bien que son impact nuisible sur l'environnement soit évident, tout est mis en oeuvre pour la restructurer et ainsi encourager la décarbonisation du système énergétique. On vous explique tout.
La France : le pays le plus consommateur d'énergie nucléaire
En tant que Français, nous sommes particulièrement concernés par l'évolution du nucléaire. En effet, d'après les chiffres de l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique), la France se hisse en tête du classement des pays producteurs d'énergie nucléaire en 2019. À partir de 58 réacteurs, 70,6% de l'électricité nationale est fournie, soit près de trois quarts. Il s'agit de 53,9% pour l'Ukraine et ses 15 réacteurs ou encore de 19,7% pour les États-Unis comptant sur 98 réacteurs. Aux quatre coins de la planète, près de 450 réacteurs au total sont éparpillés, produisant un dixième de l'électricité mondiale. Pourtant, les dangers du nucléaire sont divers, incluant son statut d'énergie non renouvelable, l'impact sanitaire sur les animaux et les hommes (à l'image de la catastrophe de Fukushima en 2011 et de l'accident nucléaire de Tchernobyl en 1986) ou encore le rejet inquiétant de déchets radioactifs nocifs. En prenant en compte ces multiples points, l'idée d'un "nouveau nucléaire" moins problématique pour l'environnement étonne. Mais quelles sont les mesures envisagées ?
De nouveaux réacteurs sont développés
Ces dernières années - et ce particulièrement en période d'élections -, la refonte de l'industrie nucléaire est au coeur des préoccupations. Le projet d'installation de nouveaux réacteurs se retrouve alors sur toutes les lèvres. Seulement, quelles améliorations sont proposées ? Avant toute chose, il est question de sécurité. Plus travaillés, les futurs réacteurs, à taille réduite, devraient condenser moins de puissance en mégawatts et être fabriqués avec des composants plus compacts et plus petits. L'ancien Secrétaire d'État à l'Énergie américain, Ernest Moniz, avançait déjà en 2015 que ces réacteurs SMR bénéficiaient d'excellentes caractéristiques de sécurité. Il est aussi question d'une réduction des déchets et de progrès quant à l'utilisation de combustibles. Toutefois, ces futurs microréacteurs peuvent-ils surmonter tous les maux engendrés par le nucléaire ?
Ce concept favorise-t-il vraiment la transition énergétique ?
Face au concept de nouveau nucléaire, deux idéologies s'opposent. Certains perçoivent cette reconstruction telle une alliée de la transition énergétique ; tandis que d'autres encouragent toujours une authentique sortie du nucléaire. Les premiers mettent généralement en avant le faible impact du nucléaire en termes d'émission de gaz à effet de serre, en opposition avec les centrales à charbon et de gaz. Malgré cet avantage, beaucoup soulignent le danger des déchets de la production électronucléaire et valorisent plutôt les énergies renouvelables. Toutefois, la mise en oeuvre de la décarbonisation et du développement renouvelable, en accord avec la transition énergétique, a tendance à tristement dénoter avec un accès à l'électricité pour tous. Et malgré plusieurs engagements, dont l'Accord de Paris signé en décembre 2015 lors de la COP21, les pays du monde peinent naturellement à converger dans le même sens vers une évolution efficace en réponse à l'urgence climatique. Très concrètement, c'est donc selon les parti-pris politiques que sera pensée l'énergie de demain.
publié le 18 février, Rédaction Webedia