Promesses "écologiques" des entreprises : les Français de plus en plus méfiants

© BillionPhotos.com, Adobe Stock - 75% des Français seraient méfiants face aux promesses écologiques des entreprises.
Vous avez sûrement remarqué ces étiquettes "sans silicone", ces emballages verts et ces slogans respectueux de l'environnement qui pullulent sur les produits. Mais sont-ils réellement écolo ? Selon une étude publiée en mai 2023 par Goodvest, un cabinet de conseil en investissement, les trois quarts des Français se méfieraient désormais des promesses écologiques des entreprises. Explications.
Le greenwashing : une illusion de durabilité
Imaginez un shampooing qui promet d'être "100% naturel", mais qui en réalité est bourré de produits chimiques. C'est un peu l'idée du greenwashing : les entreprises déploient des stratégies marketing telles que des mots-clés et des emballages trompeurs afin de vous faire croire qu'elles sont en train de sauver la Terre. Pourtant, selon l'étude de Goodvest, un quart des entreprises contrôlées dans le cadre de la lutte contre le greenwashing sont en "anomalie". En d'autres termes, elles vous mentent.
Le dilemme des consommateurs
Les consommateurs se retrouvent donc face à un casse-tête : doivent-ils prendre les publicités au pied de la lettre, ou garder un esprit critique ? Le problème, c'est que plus de la moitié des Français disent n'avoir jamais reçu de preuves concrètes des promesses écologiques d'une entreprise. Et même parmi ceux qui en ont reçu, presque un tiers (28%) restent sceptiques...
Les secteurs sous surveillance
D'après l'étude, certaines industries sont particulièrement impactées par la méfiance des Français. En tête de liste, le secteur des finances, qui ne suscite la confiance que chez... 4% des Français. Même si des initiatives, comme le label d'Investissement Socialement Responsable (ISR), ont vu le jour, le doute persiste. Dans un secteur où l'argent est roi, les vraies intentions écologiques sont souvent mises de côté au profit de la rentabilité.
D'autre part, le secteur automobile est également impacté. Bien que 37% des Français aient exprimé une certaine confiance écologique dans cette industrie, cette dernière a du mal à se relever du Dieselgate. Pour rappel, en 2015, Volkswagen a été accusé par les autorités américaines d'avoir intentionnellement équipé certains de ses véhicules diesel d'un logiciel de manipulation des émissions afin de donner l'impression que les voitures étaient plus propres qu'elles ne l'étaient en réalité.
Vers une régulation renforcée
Selon l'étude, 72% des personnes interrogées pensent qu'il faut serrer la vis en matière de régulation écologique. Près de 40% pensent que c'est aux autorités françaises de prendre les rênes, tandis que 21% font confiance à l'Union européenne pour mettre de l'ordre. Heureusement, des progrès ont déjà été faits : depuis janvier 2023, les entreprises doivent prouver leurs prétentions en matière de neutralité carbone, sous peine de sanctions. De plus, l'Union européenne commence à se pencher sur les faux labels environnementaux, en exigeant aux entreprises de fournir des données solides et accessibles pour affirmer leurs déclarations publicitaires.
publié le 8 septembre, Juliette Lamy, Webedia