Pourquoi la pollution est-elle favorisée par le froid ?

©Nady, Adobe Stock - En hiver, le froid peut favoriser la pollution atmosphérique.
La pollution de l'air est sans aucun doute un problème majeur pour la santé et l'environnement. Selon un rapport de l'Agence européenne de l'environnement publié en novembre 2021, 29 800 personnes seraient mortes prématurément en France en 2019, en raison de la mauvaise qualité de l'air. Bien que de nombreux facteurs peuvent contribuer à son aggravation, saviez-vous que le froid pouvait en être un ?
Les effets de l'air froid sur la pollution
L'air froid, plus dense que l'air chaud, a davantage de difficultés à disperser les particules polluantes. Ces dernières resteraient donc plus longtemps en suspension dans l'air et pourraient ainsi augmenter la pollution atmosphérique. Le manque de vent et de pluie peuvent également être un problème : les particules stagnent dans l'air sans aucun moyen de s'échapper, et accentuent ainsi les niveaux de pollution.
Autre effet : l'inversion thermique. Il s'agit d'un phénomène météorologique où la température augmente avec l'altitude au lieu de diminuer. D'ordinaire, la température extérieure a tendance à baisser lorsqu'elle s'éloigne du sol, mais en hiver, l'air présent en altitude peut devenir plus chaud que celui au sol, retenant ainsi les particules fines à notre niveau.
D'après les dernières données de l'Airparif, organisme qui surveille la qualité de l'air, l'hiver 2021-2022 aurait connu des épisodes de forte pollution en raison de la présence élevée de particules fines appelées PM10, désignant les particules de diamètre inférieur à 10 µm.
Les activités humaines en hiver
Chauffer sa maison ou son appartement en hiver, c'est normal. Lorsque les températures descendent, le thermostat du chauffage, lui, augmente forcément. Mais cela peut parfois entraîner une hausse de la pollution de l'air, car de nombreux systèmes de chauffage utilisent des combustibles tels que le fioul ou le bois, qui sont très énergivores. Ces derniers peuvent produire des particules fines extrêmement nocives pour la santé et pour l'environnement.
Durant l'hiver, les voitures sont également plus utilisées qu'en été, ce qui peut fortement aggraver les émissions polluantes. Sans compter les activités industrielles, qui exploitent davantage de chauffage et d'électricité pendant cette période.
De plus, en février et mars, les épandages agricoles d'engrais entraîneraient une diffusion considérable d'ammoniac dans l'atmosphère, polluant ainsi l'air que l'on respire.
Quelles solutions pour diminuer la pollution en hiver ?
Plusieurs options s'offrent à vous si vous souhaitez réduire l'impact de la pollution pendant la période hivernale. Tout d'abord, vous pouvez privilégier des moyens de chauffage plus efficaces, comme des pompes à chaleur ou des panneaux solaires.
Vous pouvez également essayer de favoriser les transports moins polluants, comme les voitures électriques, le vélo ou les transports en commun. Enfin, certains petits gestes peuvent avoir leur importance en hiver : vous pouvez par exemple éteindre les lumières inutiles ou utiliser des appareils économes en énergie comme les leds.
publié le 3 février, Juliette Lamy, Webedia