Phénomène 'El Niño' : quelles conséquences possibles sur le climat ?

© Image Source, Adobe Stock - L'extrême sécheresse est l'une des nombreuses caractéristiques du phénomène El Niño.
Depuis le début de l'année, le phénomène 'El Niño' est sur toutes les lèvres. D'abord observé en Australie, il inquiète aujourd'hui les climatologues, notamment en raison des nombreux dégâts qu'il occasionne aujourd'hui partout à travers le monde. Mais quel est ce phénomène exactement, et quelles conséquences peut-il avoir sur le climat ? Voici quelques lignes qui devraient vous éclairer.
"L'arrivée d'El Niño augmentera considérablement la probabilité de battre des records de température et de déclencher une chaleur plus extrême dans de nombreuses régions du monde et dans les océans" : le 4 juillet 2023 à Genève, M. Petteri Taalas, Secrétaire général de l'OMM (organisation météorologique mondiale), annonçait ainsi officiellement le début du phénomène El Niño, qui depuis fait des ravages partout dans le monde. Successeur d'El Niña (qui avait aussi été la source de nombreux problèmes à travers le globe), cette manifestation, qui revient en moyenne tous les deux à sept ans (et peut s'installer de quelques mois à plusieurs années) pourrait bien fortement impacter le climat mondial et notamment jouer sur la météo des saisons comme l'automne et l'hiver. La raison ? Le phénomène se caractérise très précisément par une augmentation très forte et inhabituelle de la température des eaux, notamment dans l'est du Pacifique au Pérou.
Une sécheresse sans précédent
Comme le phénomène El Niña (caractérisé par un refroidissement des eaux du Pacifique), qui avait fortement impacté les différents phénomènes climatiques (pluies et inondations jamais vues en Australie, Mousson intense en Asie, sécheresse extrême en Californie...), El Nino risque lui aussi d'impacter très fortement différentes zones de la planète, mais à sa manière. Ainsi, depuis le début de l'été, l'hémisphère Nord lutte comme il le peut contre des terres plus sèches que jamais, et fait face à des feux sans précédents, difficiles à contrôler, qui poussent des populations entières à se déplacer. Ce que l'on peut voir à Hawaii, sur l'île Maui, ainsi qu'au Canada, n'en sont que des exemples.
Une très forte hausse des températures
Qui dit sécheresse dit aussi, bien évidemment, un manque d'eau dramatique pour les grandes forêts de la planète. Alors qu'en temps normal, le CO2 rejeté dans l'air est absorbé par la végétation qui grandit et grossit, il l'est beaucoup moins en temps de sécheresse. La raison ? La végétation peine à se développer à cause de la sécheresse des sols et de l'air, ainsi que du manque d'humidité. Elle ne retient donc plus autant les gaz à effets de serre (générés par le CO2), qui restent plus présents dans l'atmosphère et participent à la hausse des températures. En prenant en compte le réchauffement des eaux poussé par le phénomène El Nino, et celui de la planète de manière plus générale, qui ne cesse d'augmenter, les scientifiques craignent aujourd'hui de voir la température mondiale franchir la barre symbolique des +1,5°C en 2024.
Des événements météorologiques toujours plus extrêmes
Chaque phénomène en engendrant un autre, les événements climatiques devraient encore s'aggraver les prochaines années. El Nino provoque déjà des méga-feux au Canada par exemple, des chaleurs extrêmes au sud des États-Unis, au Mexique, au Sénégal, en Chine, en Iran, mais aussi des inondations au Pérou et en Equateur. La fonte des glaces au Pôle Nord est dramatique et extrêmement rapide (un million de kilomètres carrés de plus que son record déjà battu, soit toute la France deux fois), et risque même de faire monter les eaux plus rapidement que prévu.
publié le 18 août, Constance Agnes, Webedia