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Le cuir de poisson-lion, une alternative durable pour l'environnement

  • ©Seventyfour, Adobe Stock - Le cuir de poisson-lion est bien plus écologique que celui que l'on connait.
  • ©Vladimir Wrangel, Adobe Stock - Le poisson-lion est une espèce invasive qui fait de nombreux dégâts.

Comment évoluer vers un futur plus durable, plus respectueux de l'environnement ? C'est la question que se posent et sur laquelle travaillent de nombreuses personnes aujourd'hui. C'est même dans cette option et pour parer à un problème environnemental causé par l'homme lui-même que le cuir de poisson-lion a été créé.

Et s'il était possible de vivre dans un monde dans lequel le cuir de poisson-lion (animal aussi appelé Rascasse) serait la norme et non plus l'exception ? C'est en tout cas le pari de trois hommes qui ont décidé, il y a quelque temps, de lancer une entreprise située en Floride visant à produire du cuir de rascasse. Portefeuilles, sacs à main, ceintures... tous les accessoires que l'on peut porter au quotidien et d'ordinaire conçus en cuir de porc ou de vache peuvent être fabriqués. Bien que le prix ne soit pas accessibles à tous (puisqu'il s'agit de conceptions haut de gamme) s'offrir un de ces objets permet de se faire plaisir tout en prêtant attention à l'environnement (le secteur de la mode étant l'une des industries les plus polluantes de la planète). Une bonne action, puisque le cuir de poisson-lion est l'une des alternatives les plus durables au cuir, et ce pour de nombreuses raisons.

Une façon de lutter contre une espèce invasive

Bien qu'il soit en premier lieu originaire de lieux comme la mer Rouge, l'océan Indien ou même le Pacifique, le poisson-lion est aujourd'hui considéré comme une espèce invasive dans les eaux des Caraïbes et de la Méditerranée. Arrivé par la main humaine, il ne rencontre aucun prédateur et fait des ravages parmi la faune et la flore locale, déjà malmenée par le réchauffement des eaux. Espèce carnivore, ce poisson ne laisse aucune chance aux autres : en plus de se reproduire extrêmement rapidement, il dévore tout jeune poisson situé dans les récifs. Et si cette espèce se développe autant, c'est qu'elle n'est pas non plus inquiétée par la surpêche. Peu de pêcheurs cherchent à capturer ce genre de poisson, très peu demandé en raison de sa chaire au goût très particulier et de la difficulté à le préparer (il possède du venin dans ses épines dorsales). Cependant, en créant de la demande pour ce genre de poisson (pour obtenir sa peau), il est possible d'inverser la tendance et pourquoi pas de recréer un équilibre.

Un cuir plus résistant...

En plus de permettre à la régulation d'une espèce invasive, le cuir de peau de poisson-lion est également bien plus écologique à la fabrication. Car bien que la peau soit fine, elle se trouve être en réalité bien résistante et peut donc être soumise aux divers processus comme le tannage, le séchage ou la peinture.

... Et plus écologique

De même, elle nécessiterait bien moins d'eau pour son processus de fabrication que le cuir lambda. Quant à la pollution qu'il génère, elle est, également, bien moindre que lorsque s'il s'agit de peau de vaches. Contrairement aux poissons, celles-ci sont élevées spécialement pour leur peau, nécessitent de grands pâturages pour vivre (qui ne sont pas utilisés pour la production de nourriture) et produisent du méthane (un gaz à effet de serre) lors de leur digestion. Voilà qui sonne prometteur.

publié le 19 juillet, Constance Agnès, Jellyfish France

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