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Bioremédiation ou comment dépolluer les sols avec des plantes et des champignons

© Henri Koskinen, Adobe Stock - La bioremédiation permettrait de dépolluer les sols de manière efficace et naturellement.

La bioremédiation correspond à différentes techniques utilisées pour dépolluer les sols et les eaux de surface ou souterraines. Parmi ces approches se trouve l'utilisation de micro-organismes comme les champignons et les plantes, qui émettent des enzymes permettant d'éliminer toutes traces de pollution. Explications.

En collaboration avec l'AFP, l'équipe du magazine Géo a pu suivre des chercheurs de Los Angeles afin d'en savoir plus sur la bioremédiation. Dans un article publié en mai 2023, le magazine révèle alors la capacité des plantes et des champignons à absorber les matériaux polluants comme le plomb.

C'est donc sur une terre recouverte de béton que des scientifiques de l'université de Californie à Riverside ont parsemé des champignons bien spécifiques afin de faire disparaître les métaux lourds et les produits pétrochimiques qui contaminent les routes et les quartiers depuis de longues années. En plus d'être naturelle, la bioremédiation serait également une technique peu coûteuse, puisqu'elle ne coûterait que 200 000 dollars contre des millions pour une méthode de dépollution dite conventionnelle, qui consiste à déterrer la terre contaminée pour la déverser ailleurs.

Quels sont les résultats de la bioremédiation ?

Toujours d'après les chercheurs de Los Angeles et leur étude, la bioremédiation a permis de réduire 50% des produits pétrochimiques en seulement six mois. Pour cela, des champignons ont été choisis avec soin comme des blancs de pleurotes, qui ont une action de "décomposeurs". Leur pied, appelé mycélium, a la capacité de se nourrir d'arbres morts, mais aussi d'hydrocarbures comme le diesel, tel que l'a mentionné le magazine Géo.

D'après les chercheurs, ces deux composants sont similaires, d'où la capacité de certains champignons et plantes à pouvoir se nourrir de matières polluantes. D'autres champignons comme les mycorhiziens, eux, ont en plus le pouvoir d'apporter de l'eau aux sols ainsi que de bons nutriments.

La bioremédiation : un concept encourageant qui a ses limites

Si la bioremédiation permet de dépolluer les sols, elle serait aussi efficace pour nettoyer les eaux usées et assainir les sols contaminés par les cendres toxiques des feux de forêt. Pourtant, cette technique suscite des réticences.

Tout d'abord, pour avoir une véritable dépollution des sols sur une ou deux décennies, il faudrait beaucoup de plantes ayant ces compétences et surtout une grande capacité de stockage. Autrement dit, elles doivent avoir une bonne résistance aux polluants en développant un fort système racinaire.

De plus, les plantes ne sont pas immortelles. En ce sens, une question se pose : que faire de ces plantes contaminées après leur mort ? Malheureusement, elles n'ont pas toutes la faculté de réaliser un biominage. Conséquence : les composés polluants ne pouvant être récupérés se répandent à nouveau dans l'environnement.

publié le 14 septembre, Mathilde Dandeu, Webedia

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