Sandrine Bonnaire : "Réagissez !" son témoignage bouleversant

©Niviere David/ABACAPRESS.COM, Abaca - Sandrine Bonnaire lors de la cérémonie d'ouverture du Printemps des Poètes au ministère de la Culture à Paris, le 25 février 2020.
Il y a 20 ans, Sandrine Bonnaire a subi de terribles violences conjugales. Lundi 4 mai 2020, la comédienne a de nouveau témoigné de son calvaire pour lancer un appel à toutes les victimes.
Si elle est aujourd'hui heureuse aux côtés de son compagnon Erik Truffaz, Sandrine Bonnaire reste profondément traumatisée par les violences conjugales dont elle a été la victime il y a deux décennies. Dans une vidéo mise en ligne le 4 mai dernier par Brut, elle est revenue sur ce terrible souvenir afin de sensibiliser le plus grand nombre.
Si l'actrice de 52 ans a décidé de revenir cette semaine sur le déchaînement de violence qu'elle a subi au début des années 2000, c'est parce que, comme elle le souligne au début de son intervention, "une très forte hausse de violences faites dans les foyers" a été constatée en cette période de confinement. Après sa participation à la marche du collectif #NousToutes en novembre dernier, Sandrine Bonnaire s'engage de nouveau pour celles et ceux qui sont en danger : "Ce sont les plus vulnérables qui sont touchés, bien sûr, les femmes et leurs enfants". Et pour que son appel soit entendu, elle décide de se livrer : "Ce n'est pas sans émotion que je vais vous parler de mon histoire d'il y a vingt ans."
"Tous les os de mon visage sont cassés"
"Il y a vingt ans, j'ai été strangulée par mon compagnon. Je me suis évanouie et je me suis réveillée avec une triple fracture de la mâchoire. Je préfère d'ailleurs employer ce terme, plutôt que de dire que tous les os de mon visage sont cassés. [...] J'ai recraché huit dents, j'avais la langue en lambeaux. Si je vous parle de ça, c'est pour vous dire que vingt ans après, j'en ai toujours des séquelles et des traumatismes. J'en ai d'abord parlé à mes proches, puis plus tard dans les médias, et aujourd'hui, j'ai envie d'agir. [...] Le confinement ne doit pas être au détriment de votre sécurité, et de celle de vos enfants. [...] Ne vous laissez pas faire. Réagissez en appelant le 3919, ou la police, ou un voisin. Dès le moindre signe : réagissez". Un nouveau témoignage bouleversant et un message à relayer.
publié le 7 mai, Pierre Champleboux