Nicolas Hulot revient sur les terribles circonstances du suicide de son frère

©Elliot Blondet / Pool, BestImage - Nicolas Hulot attentif au discours d'Emmanuel Macron au Congrès de Versailles, le 9 juillet 2018.
Pour la confection de son ouvrage "Grandir avec l'absence", paru jeudi 22 avril 2021 aux Éditions Robert Lafont, Elisabeth Bost s'est entretenue avec une poignée de célébrités d'Anne Goscinny à Sarah Biasini en passant par Élie Semoun. Nicolas Hulot a partagé lui aussi un souvenir d'une grande noirceur à propos d'un proche disparu.
"Aujourd'hui, Maman est morte", comme l'écrit Albert Camus dans "L'Étranger". La perte de la figure maternelle comme paternelle endeuille à jamais les stars et anonymes qui la vivent. Elle survient parfois précocement, une tragédie qu'a vécue Nicolas Hulot : "Je venais d'avoir quinze ans quand mon père est mort. Si jeune, vous avez besoin de la présence paternelle." Au cours de ses jeunes années, l'ancien ministre de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie a été marqué par un autre drame "qui, lui, reste indélébile" : la découverte du corps de son frère après son suicide. Dans l'ouvrage "Grandir avec l'absence", il a raconté ce scénario d'horreur qui le hante. C'était la veille de Noël et il avait dix-neuf ans.
"C'est le corps de notre frère qui gît dans la cave"
Non sans vive émotion, Nicolas Hulot a expliqué dans les détails : "Je partage ce souvenir avec ma soeur. Il concerne mon frère aîné. Nous n'avions plus de nouvelles de lui depuis plusieurs mois. Ma mère nous avait dit qu'il était parti voyager au bout du monde (...) Ce 24 décembre 1974, nous préparons le réveillon de Noël en famille quand ma mère nous demande d'aller chercher deux chaises à la cave (...) J'ai l'impression de distinguer un corps humain. Je pousse un cri et bondis en arrière. Ma soeur comprend instantanément. C'est le corps de notre frère qui gît dans la cave." Pour ne pas gâcher le Noël de sa mère, l'ancien ministre fait un choix : "Comment ai-je pu passer le réveillon avec ce terrible secret ? Pourquoi avons-nous instantanément décidé, avec ma soeur, de ne pas le dire à notre mère le soir-même ? Avec du recul, je ne l'explique pas, c'était insensé." Une plaie éternellement béante.
publié le 7 mai, E. F., Jellyfish France