Obésité : on démêle le vrai du faux !
En 2019, selon les chiffres du Ministère des solidarités et de la santé, près de 17% de la population adulte française souffrait d'obésité, soit environ 8 millions de personnes. Pourtant, cette maladie chronique fait encore l'objet de nombreux préjugés. Tout de suite, voici un petit récapitulatif pour déconstruire quelques-unes de ces idées reçues.
Obésité et surpoids ne sont pas la même chose
La différence est subtile mais elle existe. En effet, selon l'Organisation Mondiale de la Santé, les deux notions sont rattachées au calcul de l'IMC (l'Indice de Masse Corporelle). Ainsi, là où la personne en bonne santé va avoir une IMC comprise entre 18,5 et 24,5, celle en surpoids va quant à elle avoir une IMC égale ou supérieure à 25. Pour qu'une personne soit dite "obèse", l'IMC doit être égale ou supérieure à 30.
La nourriture n'est pas la seule cause
On associe souvent de facto obésité et mauvais comportements alimentaires sans se pencher sur les origines de ces habitudes. Or, beaucoup de gens qui souffrent d'obésité sont également sujets à de fortes inégalités sociales et à la précarité alimentaire. Selon le Ministère des solidarités et de la santé, dès l'âge de dix ans les enfants d'ouvriers sont ainsi 4 fois plus touchés par l'obésité que les enfants de cadre. En effet, les foyers les plus modestes n'ont pas forcément les moyens de se payer une alimentation équilibrée au quotidien.
La nourriture n'est, par ailleurs, pas le seul facteur en jeu. Toujours selon le Ministère des solidarités et de la santé, les personnes souffrant d'autisme ou de déficience intellectuelle sont également plus vulnérables. La sédentarité, le manque d'activité physique mais aussi certaines pathologies, comme des dérèglements de la thyroïde et la dépression, ainsi que la prise de médicaments, peuvent également causer l'obésité.
La génétique peut aussi jouer un rôle
Les prédispositions génétiques, souvent couplées avec les effets de la mondialisation, jouent également un rôle. Par exemple, certaines populations insulaires du Pacifique enregistrent actuellement des taux d'obésité record. En 2020, une étude publiée par le Laboratoire Interdisciplinaire en Recherche en Éducation (LIRE) de l'Université de Nouvelle-Calédonie montrait que près de 38% des adolescents de l'île étaient obèses ou en surpoids. Cela s'explique par le changements de comportements alimentaires survenus au cours des dernières décennies qui ont amené les populations locales à consommer plus d'aliments importés, à la fois plus riches en sucre et en gras. Le problème étant que, génétiquement, leur métabolisme était programmé pour stocker plus facilement le gras.
On ne guérit pas l'obésité à coup de régimes
Comme on l'a vu précédemment, la nourriture est loin d'être la seule cause à l'origine de l'obésité. Par ailleurs, et même s'il est vrai que certaines personnes qui en souffrent peuvent éprouver des difficultés à réguler leurs portions, avoir du mal à contrôler sa faim n'est pas en soi un symptôme inhérent à la maladie.
Si retrouver une alimentation plus saine est nécessaire pour guérir, le traitement peut également comprendre une solution plus globale avec la reprise d'une activité physique d'une part et un suivi régulier avec des professionnels de santé d'autre part, par exemple avec un psychiatre et/ou un nutritionniste. Pour les cas les plus sévères, la chirurgie peut être envisagée, notamment par la pose d'un anneau gastrique.
publié le 31 mars, Marine Pallec, Jellyfish France