Nuisances sonores : quels impacts sur la santé ?
Les bruits du quotidien dérangent de plus en plus les populations. D'après les résultats d'un sondage JNA - Ifop réalisé en 2016 et rapporté par Allodocteurs, "neuf Français sur dix considèrent que le bruit représente un enjeu de société. La moitié se sent particulièrement agressée par le bruit dans les transports et au travail". Si cela impacte la tranquillité, le bruit est également la cause de nombreux maux.
Pendant le confinement, un vent de silence à souffler sur la France, laissant à la population la tranquillité à laquelle elle aspire. Mais le retour progressif à la vie d'autrefois laisse un goût amer à ceux qui espéraient une douce quiétude. Le bruit est en effet néfaste pour la santé, et il entraîne des maux bien plus important que l'on ne pourrait l'imaginer. Selon l'Institut national de recherche et de sécurité (INRS), "pour une journée de travail (8 heures), on considère que l'ouïe est en danger à partir de 80 dB(A)". L'INRS rajoute que "si le niveau de bruit est supérieur, l'exposition doit être de plus courte durée. Si le niveau est extrêmement élevé (supérieur à 135 dB(A)), toute exposition, même de très courte durée, est dangereuse". Le constat est clair : "Les effets sur la santé peuvent être multiples."
Les effets néfastes sur l'audition
Il va de soi que la première partie du corps touchée par les effets néfastes du bruit concerne les oreilles. Les personnes qui sont exposées à des bruits intenses peuvent souffrir temporairement de "sifflements d'oreilles ou de bourdonnements (acouphènes) ainsi que d'une baisse de l'acuité auditive", qui entraîne une fatigue auditive qui peut toutefois disparaître "avec le temps si aucune nouvelle exposition au bruit ne survient". Le risque majeur reste la surdité irréversible : "L'exposition prolongée à des niveaux de bruits intenses détruit peu à peu les cellules ciliées de l'oreille interne. Elle conduit progressivement à une surdité irréversible. L'exposition à certains solvants, dits ototoxiques, peut amplifier ce phénomène." Il est d'ailleurs important de savoir que la "surdité peut être reconnue comme une maladie professionnelle selon des critères médicaux, professionnels et administratifs bien précis".
Les autres conséquences des nuisances sonores
Les oreilles ne sont pas les seules touchées par les nuisances sonores. Ces dernières peuvent également entraîner des troubles du sommeil liés à une forte exposition au bruit tout au long de la journée. Par exemple, "une exposition diurne de 12 heures à 85 dB(A) provoque une réduction du nombre et de la durée des cycles de sommeil ; si bien que le bruit interfère avec la fonction récupératrice du sommeil et peut entraîner une fatigue chronique. C'est d'autant plus vrai chez les personnes travaillant de nuit et devant dormir pendant la journée." Mais cela peut aussi causer du stress, qui aura pour effet de rendre la personne irritable, anxieuse, voire agressive. Aussi, selon plusieurs études, il est indiqué que "les troubles cardiovasculaires, en particulier l'hypertension, sont plus fréquents chez les travailleurs exposés au bruit."
Pour finir, les nuisances sonores pourraient impacter le foetus lors d'une grossesse : "Si le bruit peut provoquer des surdités chez les travailleuses enceintes, il pourrait représenter également un danger pour les foetus. En effet, au cours des 3 derniers mois de grossesse, l'oreille interne du foetus est particulièrement sensible aux bruits riches en basses fréquences. Or les bruits inférieurs à 250 Hz traversent facilement les barrières naturelles qui protègent le foetus (parois abdominales et utérines, placenta et liquide amniotique) et sont donc potentiellement dangereux pour l'audition des enfants à naître." Autant de bonnes raisons de faire attention à tous ces éléments, que ce soit au travail ou dans la vie.
*Source : l'Institut national de recherche et de sécurité.
publié le 5 octobre, Mégane Bellée