Culture

Les arêtes de poisson de Lyon : entre mystères et découvertes

© Matthieu, Adobe Stock - Les arêtes de poisson sont un vaste réseau souterrain historique et mystérieux.

Bienvenue à Lyon, la Ville des Lumières ! Parmi ses trésors cachés se trouvent les fameuses arêtes de poisson, un vaste réseau souterrain situé sous le quartier de la Croix-Rousse. Aussi connu sous le nom de "réseau des Fantasques" ou encore des "galeries souterraines de la Balme Saint-Clair," ce dédale souterrain a su garder une part de mystère à travers les âges. Sans plus attendre, voici un éclairage sur ces galeries qui ont façonné l'histoire et l'identité de la Cité des Gones.

Une histoire qui remonte à des siècles

Les traces des arêtes de poisson à Lyon ne datent pas d'hier ! En effet, des archives témoignent de leur découverte dès 1651, lors du creusement d'une galerie permettant d'approvisionner la fontaine de l'Hôtel de Ville située sur la place des Terreaux. Pourtant, ce n'est qu'à partir du siècle suivant que de nouvelles preuves émergent des méandres du passé. Des personnalités telles que l'architecte Jacques Germain Soufflot et l'archéologue François Artaud ont par exemple fouillé puis documenté ces souterrains.

Un chantier archéologique colossal

Ce labyrinthe est tout point fabuleux de par l'ampleur du chantier archéologique. Sur 1,4 kilomètres de galeries, 480 mètres de puits réprésentant 16 puits en tout, et 34 arêtes, les explorations ont révélé de véritables trésors du passé. En 1961, suite à un affaissement, une salle souterraine est découverte, associée à un puits situé rue Magneval. Des travaux importants ont alors été réalisés pour renforcer les galeries, nécessitant près d'une décennie. Au cours de ces travaux, divers objets tels que des tessons de céramiques et des objets métalliques ont été mis au jour, ainsi que les restes d'une demi-couronne en bronze ornée de feuilles d'or.

Un mystère de datation résolu

Les chercheurs ont longtemps tenté de dater l'origine de ce réseau énigmatique. Des suppositions sur une construction au XVIe siècle ont été remises en question par des études plus récentes. En effet, grâce à des graffitis latins et des datations au carbone-14 de fragments de bois trouvés dans des mortiers, il semblerait que les arêtes de poisson remontent à une période encore plus ancienne, entre le IVe siècle avant J.-C. et le début du Ier siècle après J.-C. Mais, malgré des efforts considérables pour percer les secrets de ces arêtes, le mystère de leur fonction persiste.

Un patrimoine menacé

Si les arêtes de poisson ont un charme énigmatique indéniable, elles n'en restent pas moins très fragiles. Face aux projets de modernisation de la ville, la préservation de ce patrimoine souterrain suscite des inquiétudes de la part de certains habitants passionnés. Des parties du réseau ont d'ailleurs déjà été partiellement détruites en 2011, malgré les protestations. Ainsi, il est aujourd'hui impossible de visiter ce réseau souterrain légalement, car il est devenu trop dangereux, notamment à cause des éboulements et des infiltrations d'eau. Ne vous y risquez surtout pas !

En dépit de ces défis, les arêtes de poisson de Lyon demeurent un rappel énigmatique de l'histoire riche et complexe de la Cité des Gones, laissant encore de nombreuses questions en suspens pour les chercheurs et passionnés d'histoire.

publié le 8 août, Juliette Lamy, Webedia

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